Si Tasie m'était conté ...
Mémoire de Sainte-Anastasie-sur-Issole
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Exposition "Tasie et son église"
du 26 mai au 5 juin 2022
Vernissage : jeudi 26 mai 2022
L'exposition débute par un vernissage à l'occasion duquel Martine Morin, adjointe au Maire en charge du patrimoine et du tourisme, remercie l'Association et ses membres pour la qualoité de l'exposition.

Jean-Marie Roy, notre président, rappelle que les recherches n'ont pas été faciles du fait du peu d'éléments qui sont parvenus jusqu'à nous.
Néanmoins, le minimum d'informations recueillies nous ont permis de monter cette exposition que nous présentons ci-dessous.
La maquette
Le clou de l'exposition est sans aucun doute la maquette de l'Eglise, réalisée avec minutie par Gilles, Jean-Marie et Bernard.
Aucun détail n'a été négligé ...
L’église de Sainte-Anastasie
C’est dans le grand cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor qu’apparaissent les premiers renseignements sur les chapelles de Sainte Anastasie.  
 
Les comtés qui figurent dans le Cartulaire de Saint-Victor sont au nombre de vingt-cinq, à savoir :  
Les comtés de Marseille, d'Aix, d'Arles, de Toulon, de Fréjus, d'Avignon, Venaissin (Feitclaxillits), d'Apt, de Cavaillon, de Riez, de Senez, d'Embrun, de Gap, de Digne, de Vence, de Glandève, d'Antibes, de Nice ou Cimiez, de Sisteron, de Nîmes, d'Uzès, de Rodez, de Bigorre, de Barcelone ou de Vich, d'Ausone et de Bésalù.
Les deux cartulaires sont les recueils des possessions de l’abbaye qui vont du Languedoc à la frontière italienne. Les moines recopiaient les actes de donation ou des grandes décisions administratives. La langue utilisée était celle de l’église à savoir le latin. Ils ont été transcrits par Benjamin GUERARD et sont disponibles aux archives départementales des Bouches-du-Rhône et sur le site de la Bibliothèque Nationale de France 
Le Grand Cartulaire fut écrit vers 1070. Le petit Cartulaire est plus récent. 
Il y est donc signalé trois chapelles : Saint Etienne et St Lambert qui seraient actuellement sur la commune de Besse-sur-Issole. La troisième, la chapelle de St Laurent n’a pas été située. 
Puis en 1152, l’église de Sainte-Anastasie passe sous l’autorité de le Collégiale de Pignans au détriment du prieuré de Correns. 
 
En 1785, il est voté la somme de 15 livres à Mr MAUREL pour remplir la double fonction de fossoyeur et de sonneur de cloches. 
 
En 1868, le conseil municipal vote l’agrandissement de cette petite église en y ajoutant une seconde nef. 
Le montant de cet agrandissement est estimé à 741.05 Francs. Les finances de la commune ne permettent pas une telle dépense et le conseil municipal prie Mr le Préfet de bien vouloir accorder une subvention. Le ministre de la Justice et du Culte accorde une subvention de 1000 Francs pour réaliser cet agrandissement
De nombreux travaux de réparation ou de consolidement du clocher ont eu lieu.
En 1957, le clocher a besoin de très grosses réparations qui sont au-dessus des moyens de la commune. L’estimation est de 309 249 Francs. Le Conseil Municipal fait appel au Préfet pour obtenir une subvention la plus haute possible. Il sera attribué la somme de 216 474 Francs soit 70% de la dépense.
Celui-ci fut reconstruit avec un balcon.
En 1970, l’abbé NEAU, suite aux directives de Vatican II, fait faire des modifications dans le cœur de l’église. L’autel a été changé et le prêtre fait face aux paroissiens lors de la messe.
La chaire, étant vermoulue, a été détruite. Le tableau, le martyr de Sainte Anastasie a changé de place ainsi que les statues.
Le 31 mai 1970, une messe inaugurale est célébrée sous la direction de Monseigneur BARTHE et des abbés NEAU et LAUGE.
En 1997, le Maire, Mr JP. MORIN, fait entreprendre, avec l’aide financière du Conseil Général, sa restauration en luttant contre l’humidité qui met en péril la structure de l’ouvrage.
En 2000 des travaux intérieurs concernent la menuiserie et les peintures du cœur de du tambour d’entrée.
Ensuite, il est entrepris la restauration du clocher pour lui rendre son allure du début du XXe siècle. 
En 2022, le Maire, Mr O. HOFFMANN, fait réaliser des gros travaux de restauration tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Sainte-Anastasie
ANASTASIE est une romaine issue d’une des plus grandes familles de Rome. Son père était un païen et sa mère, FANTASTE, une chrétienne. Elle fut élevée dans la foi par celle-ci.
Elle fut mariée à PUBLIUS, un débauché. Se refusant à la vie conjugale, elle fut emprisonnée et rencontra Saint CHRYSOGONE qui fit son éducation chrétienne. Son mari étant décédé, elle fut libérée.
L’empereur la maria à un autre préfet. Cet homme, l’ayant mise dans son lit, voulut l’embrasser ; il devint aussitôt aveugle. Conduit au temple pour se faire guérir, les dieux lui répondirent « Pour avoir voulu violer ANASTASIE, qui est une sainte, tu nous as été livré afin d’être torturé avec nous dans l’enfer ». Pendant son retour, il mourut entre les mains de ses esclaves. 
ANASTASIE, fut confiée à un autre préfet. Cet homme, la sachant très riche, voulut l’extorquer. Celle-ci refusant de lui céder ses biens, fut jeté en prison pour y mourir de faim. Saint THEODOTE la nourrit pendant deux mois de la manne céleste. Enfin elle fut conduite dans l’île de Palmaria, où de nombreux chrétiens étaient relégués. Le préfet fit attacher ANASTASIE à un poteau et la fit bruler vive. 
Sainte APPOLONIE fit enlever son corps et l’ensevelit dans son jardin, où une église fut élevée en son honneur. 
Elle était célébrée le 25 décembre mais par souci d’œcuménisme sa fête fut déplacée au 22 où elle figure dans les calendriers orthodoxes. 
Saint-Just - martyr romain
Il appartenait à l'armée impériale et ne cachait pas sa foi chrétienne. Il fut arrêté et subit le martyre du casque rougi au feu qu'on lui mit sur la tête, et étendu sur un grill au-dessus d'une fournaise ardente.
Les Eglises d'Orient le célèbrent parce que la tradition veut qu'il soit mort à Constantinople, l'Eglise d'Occident pense que ce fut à Rome même. 
 
 
Il est célébré le 14 juillet. 
La presse en a parlé ...
Var Matin - Mai 1970 : Inauguration de l'église rénovée
La Provence - Juin 1970 : Inauguration de l'église rénovée
Var Matin - 2021 : Travaux de restauration de l'église
La cloche de 1783
C’est la cloche que l’on voit le mieux car elle est tout en haut du clocher. C’est celle qui nous égrène les heures.
Elle fut fondue en 1783 dans les ateliers de REYNAUD FESTI à Aix-en-Provence.
Pesant environ 165 kg, elle a un diamètre de 65 centimètres et sonne en Fa dièse.
Elle est décorée d’une croix ornée de rinceaux sur socle à 3 degrés.
Elle est classée monument historique et il ne reste que 4 cloches du fondeur REYNAUD dans le Var.
Également décorée de feuilles d’acanthes dans des polygones à 4 cotés.
Cloches conservées du fondeur Gaspard REYNAUD dans le Var 
(Toutes les 4 sont classées M. H. en date du 7/10/1981) 
  • 1759 : SOLLIES - TOUCAS (campanile des heures sur le clocher)  
  • 1765 : PUGET - VILLE (cloche des heures dans le clocher) 
  • 1781 : ROUGIERS campanile civil (avec Bertrand PECHARRY de TOULON) 
  • 1783 : SAINTE-ANASTASIE (campanile des heures sur clocher) 

La cloche de 1823
Elle fut fondue à Marseille dans les établissements de Monsieur BAUDOUIN.
Au XIXe siècle, la fonderie de cloches de M. Baudouin établie dans le quartier de Saint-Pierre à Marseille possède déjà une très bonne notoriété. En effet, selon un article du journal Le Méridional du 14/11/1995, le savoir-faire de la fonderie Baudouin remonterait au XVe siècle, en 1430. Fondeurs de cloches puis spécialisés dans la mécanique d’horlogerie, on retrouve encore aujourd’hui des cloches datant du XIXe siècle. La plus ancienne dont on retrouve trace date de 1803 et se situe à Lorgues (83). D’autres cloches sont mentionnées à Arles (Pénitents Blancs) et à Raphèle-lès-Arles, toutes deux de 1819, au Soler (de 1822), à Aubagne (église Saint Sauveur, 2 cloches Durand et Baudouin de 1826), ou encore à Marseille (église Saint Michel - Le Camas), à Aigues Mortes (30), à la cathédrale de Nîmes (30) et à l'Église de Saint-Étienne d'Escattes à Souvignargues (30), toutes datant de 1829.
Fonderie Baudouin Eugène à Marseille
A Sainte-Anastasie, elle est installée dans notre église depuis 1832.
Elle pèse environ 170 kg et a un diamètre de 66 centimètres. Elle sonne en Ré.
Elle est décorée d’un crucifix aux extrémités fleurdelisées, sur socle à 2 degrés ornés de rinceaux. Au pied Sainte-Marie-Magdelaine tenant le bas de la Croix, fleur de lis à gauche, épi de blé à droite.
Saint-Jean-Baptiste avec bannière.
Guirlande de tore de laurier.
Médaillon du fondeur (diamètre 45 mm) avec la mention « BAUDOUIN FONDEUR »
Traduction : « POUR LA PLUS GRANDE GLOIRE DE DIEU SOUS LE REGNE DE LOUIS XVIII »
L'horloge
En 1819, Monsieur le Maire rend compte à son conseil que les habitants réclament la construction d’une horloge communale « soit pour ce qui concerne l’utilité publique soit pour ce qui concerne la réglementation des eaux pour l’irrigation des terres arrosables situés sur le terroir ».
Les caisses de la commune étant vides, il a été demandé à Monsieur le Préfet d’autoriser une coupe de bois de la forêt communale. Avec l’accord de celui-ci, une somme de 1000 frs devrait être dégagée, après accord des communes de Forcalqueiret et Rocbaron, la forêt appartenant aux 3 communes. Une autre coupe de bois sur la parcelle qui nous a été attribuée devrait suffire à réaliser le projet, soit 2 000 frs.
En 1822, l’horloge est commandée pour la somme de 400 frs. Le conseil la finance par une coupe de bois aux Aires sur une parcelle communale de 50 m sur 20 m. Puis en 1823, l’extension du clocher afin de placer l’horloge et d’y attacher la cloche qui donnera l’heure, sera financée par la vente du bois de la forêt communale.
En 1823, le projet est évalué à 2 480 frs. La commune ne dispose que de 1 300 frs Le manque sera encore abondé par la vente d’une coupe de bois.
Il semblerait que cette horloge aurait eu 2 cadrans, 1 sur l’entrée et 1 sur l’arrière.
Reste d’engrenage de cette première horloge laissé dans le clocher.
En 1876, Monsieur le Maire expose au Conseil que l’horloge est complétement détraquée. Pour une horloge en place depuis moins de 100 ans, la commune a dépensé plus d’argent qu’elle avait coûté. Son remplacement est donc nécessaire mais une aide du département sera obligatoire.
En 1898, la municipalité demande une subvention de 1 500 frs pour l’achat d’une nouvelle horloge.
En 1910, le maire demande au Conseil municipal d‘accorder la somme de 140 frs pour réparer l’horloge qui « ne fonctionne plus depuis fort longtemps ». Le Conseil accorde la somme demandée mais ordonne que Mr BARBIER, le réparateur, ne soit payé que si l’horloge fonctionne parfaitement.
L’horloge qui nous réveille et donne l’heure est un œuvre des Etablissements ODOBEY créé en 1880 par Paul ODOBEY.
Elle serait sur le clocher depuis 1920 environ et fait sonner la cloche qui est sur le toit du clocher.
Filin servant à actionner le marteau de la cloche donnant l’heure.
Le cadran
Le mécanisme
Ses poids à remonter toutes les semaines
Le cadran du clocher
Le docteur "es horloge"
Les vitraux
Les vitraux de la rue Notre Dame ont été réalisés par les ateliers GESTA à Toulouse.
Louis-Victor Gesta, né le 26 septembre 1828 à Toulouse où il est mort le 6 septembre 1894, est un peintre-verrier français, fondateur de la manufacture de vitraux Gesta qui, aux dires de son fondateur, décora entre 7 000 et 8 500 églises. Sa résidence-lieu d'exposition et manufacture existe toujours, en partie, le château des Verrières à Toulouse.
Les vitraux de la place Saint-JUST sont inconnus. Ils ne portent pas de signature.
Ces vitraux sont inspirés par ceux que l’abbé NEAU avait dans son église lorsqu’il était curé dans la commune alors française de BOU-MEDFA.
Ils sont l’œuvre de Georges et Albertine DELEVALLEZ. Ces derniers avaient également réalisé les vitraux de la chapelle de Tibhérine.
Les cimetières de Sainte-Anastasie
Le premier cimetière dont nous ayons trace, est situé le long de l’église. En 1773, il est voté la somme de 200 livres pour son agrandissement.
Il fut interdit par l‘Evêque de Toulon. En 1787, Messieurs d’ENTRECHAUX, REGUIER et Honoré FERAUD sont nommés pour rechercher un nouvel emplacement.
Il sera décidé que le nouveau cimetière sera transféré le long de la « Grande Rue », actuellement au local des Cigales.
En 1875, le Conseil municipal vote un nouveau règlement et un nouvel aménagement de celui-ci.
En 1910, le Conseil municipal vote une demande de subvention auprès du Conseil Général pour déplacer le cimetière selon les directives de la Commission d’hygiène Départementale.
La commune étant fortement endettée, le Conseil Municipal réuni le 26 juillet 1910, demande à Mr le Préfet de créer un impôt de 15 centimes pendant 30 ans qui financera les 9 000 frs nécessaires au financement du transfert et d’intervenir auprès du Conseil Général pour obtenir également une subvention la plus haute possible. Par ce même conseil, la commune acquiert le terrain des époux MARTIN.
L’acte de vente prévoit que le prix du terrain est de 600 frs et une concession permanente pour Mme FERAUD veuve MARTIN. 
Concession obtenue au décès de celle-ci par sa fille, concession qui porte le numéro 1 du nouveau cimetière. 
  • Le règlement du nouveau cimetière est édité le 21 mars 1911. 
  • L’imposition de 15 centimes prévu est réduite à 11 centimes. 

Photographie aérienne (1950-1965)
Depuis deux extensions ont été nécessaires.  
La seconde extension a été voté en mai 2000 par le conseil municipal.
Une anecdote : Don Camillo sur Issole
A Sainte-Anastasie, une « querelle de clocher » révolutionna le paisible village. Le 13 juillet 1882 en fin d’après-midi, le maire délégue deux hommes pour sonner la cloche paroissiale et annoncer la fête républicaine. Le curé leur arrache la corde des mains et leur interdit de carillonner.
Il avise par courrier le maire « de lui faire d’abord l’honneur de lui demander l’autorisation de sonner les cloches et qu’il le ferait quand bon lui semblerait ».
Le maire lui adresse une requête en bonne et due forme, mais plutôt du type mise en demeure, lui demandant ironiquement de s’assurer que ses hommes « n’emportent ni les cloches ni le clocher ! » Le curé se résigna et « la cloche cléricale » tinta pour la république.